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Les questions de mobilité s'inscrivent objectivement dans la tradition classique de la sociologie, principalement en ce qui concerne l'étude des trajectoires individuelles perçues dans la structure sociale. Mais le thème de la mobilité est également important quand nous nous fixons sur la mobilité spatiale et, tout particulièrement, sur l'étude des migrations humaines à travers les différents espaces et territoires. Les problèmes de fond concernant la mobilité ont pris de l'ampleur et se positionnent, pour des raisons et implications diverses, manifestement à l'ordre du jour, aussi bien en ce qui concerne les préoccupations de recherche académique qu'en termes de débat public. Dans le domaine des sciences sociales, nombreux sont les concepts et les cadres théoriques qui cherchent à rendre compte de la fluidité des déplacements humains ainsi que des processus de mobilité qui caractérisent la contemporanéité. Des termes comme "globalisation", "mondialisation" "multiculturalisme" "mise en réseau" ou "hybridisme" son' t devenus courants 'd ans le vocabulaire ' plus récent de la sociologie. La place centrale que ces questions mettent en évidence, transmette, avant tout, l'impact mondial et croissant des processus transnationaux ou interculturels émergeant dans la vie collective, mis en œuvre surtout dans la seconde moitié du XXème siècle. L'émergence de nouvelles et multiples formes de mobilités qui, à l'échelle planétaire, affectent les différents groupes humains, constitue, très probablement, un des traits les plus marquants de notre temps présent. L'originalité des contextes sociaux et des processus émergents, dans le cadre d'une société globale qui est aussi une société de l'information, liquéfie ou redéfinit davantage la question du lieu, des frontières, des identités et des ancrages ou des repères communautaires qui étaient si présents auparavant. Jamais l'espace et le temps n'avaient été autant réduits et comprimés dans l'interaction; jamais les frontières sociétales, de classe, ethniques ou socioculturelles n'ont semblé si fluides et perméables, et peut-être jamais comme aujourd'hui les intersections entre les êtres humains et les objets techniques ont autant défié nos conceptions les plus conventionnelles. En conséquence, les préoccupations sociales, relatives à l'émigration et à l'immigration, le plus souvent centrées sur les questions du travail et de l'intégration sociale, font émerger de nouveaux protagonistes sur la scène internationale en favorisant particulièrement la restructuration des politiques sociales au même titre que l'intervention publique. Au cœur de cet ouvrage, nous trouvons la mobilité géographique, en particulier les migrations, bien que d'autres perspectives de cette conception transversale aux sciences sociales et aux sociétés soient aussi adoptées et même mises en évidence. Les textes présentés suggèrent de nouveaux défis pour la recherche dans les différents domaines du savoir en y introduisant de nouveaux problèmes, tout en formulant de nouvelles présentations d'anciennes questions. Le monde social est en changement accéléré, ce qui exige un effort accru des approches dans le champ des sciences sociales. Le permanent devient exception, la nouveauté renvoie à la règle et la mobilité prend un rôle central pour la compréhension et pour l'explication des nouvelles formes de vie en société, de vie en ce monde. La réalisation d'un colloque en 2008 aux Açores ainsi que la publication de ce livre, sur ce même thème, constituent bien l'indication d'une certaine prise de conscience sur un fait irréfutable : les questions de la mobilité se sont multipliées. Pour le colloque, nous avons reçu des communications de diverses provenances. C'est une sélection de ces mêmes communications que nous tenons à présenter ici. (AVANT-PROPOS) |
