Le moi-peau

Autor: Consoli, Sylvie G.
Zdroj: Médecine/Sciences; February 2006, Vol. 22 Issue: 2 p197-200, 4p
Abstrakt: Pour se construire une identité cohérente, l’homme s’est toujours attaché à distinguer ce qui appartenait au monde perceptif, ce qui lui appartenait en propre et ce qui appartenait au monde intérieur d’autrui. Les psychanalystes ont particulièrement étudié les structures psychiques fantasmatiques délimitant le monde intérieur individuel : leur constitution, leurs caractéristiques, leur devenir, leurs perturbations et leurs défaillances. Dans le même mouvement, à la suite des éthologues, ils ont pointé l’importance du rôle de la mère et des échanges précoces mère-enfant (tactiles, en particulier) pour que l’enfant devienne un individu autonome se sentant en sécurité dans ses limites corporelles et psychiques. S’est ainsi développé le lien métaphorique entre la peau réelle, celle étudiée par les anatomistes et les dermatologues, qui limite le corps et se situe à la frontière du monde extérieur et du monde intérieur de l’individu, et une structure psychique fantasmatique qui joue le rôle de limite, de frontière entre le monde intérieur, psychique, de l’individu et le monde extérieur. C’est dans une telle dynamique d’élaboration théorique psychanalytique que Didier Anzieu, psychanalyste français, a élaboré le concept du Moi-peau. Il a ainsi favorisé des collaborations théoriques et pratiques fructueuses entre les psychanalystes et les dermatologues.
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